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« Paris Métropole » : élevons le débat

Union Pour Verrières, autrement dit la droite municipale, tient un blog, ce qui est somme toute naturel. Mais un blog comme on les aime dans la France vintage, pas de débat mais des attaques. Dans ces conditions, il est évidemment plus facile d’affirmer n’importe quoi, en vertu du vieil adage de la politique à la papa : plus c’est gros, plus ça passe.

Dans un article récent, l’un des adjoints au maire attaque ainsi bille en tête les élus de Réussir Ensemble, sur le thème du Grand Paris. Leur faute, leur très grande faute : ne pas avoir voté un vœu présenté par le Maire, Thomas Joly, lors d’un récent conseil municipal critiquant violemment le projet de loi en cours.

 

Ceci mérite quelques éclaircissements.

 

Sur la forme d’abord. Ce texte était tellement important que le maire l’a présenté sans préavis, donc sans débat possible, ce qui en dit long sur son aptitude à la discussion. Surtout,  il a dû avouer sans gloire, qu’il appliquait une consigne des maires UMP de la communauté des Hauts de Bièvres, toutes les municipalités tenues par cette majorité s’étant en somme donné le mot pour adopter la même démarche. On le voit, les intérêts des Verriérois n’étaient pas au cœur des préoccupations.

 

Sur le fond, la municipalité essaie de faire croire que le futur Grand Paris enlèverait des compétences à la commune, ce qui est une ineptie, puisque Verrières a déjà transféré de nombreuses responsabilités à la CAHB et aura de toute manière le choix de rester ou pas membre de cette intercommunalité.

 

Par ailleurs, ce « vœu » semble cultiver la nostalgie de la préfiguration du Grand paris, « Paris-Métropole », mise en place depuis 2001 par Bertrand Delanöe, et que les mêmes n’ont eu de cesse de fustiger précédemment.

 

Toujours pas à une contradiction près, ils nous affirment que Paris pèsera beaucoup trop lourd dans la gouvernance du nouvel ensemble, au moment précis où leur amie NKM critique le projet, dans le Monde, en regrettant…la trop faible place qui y sera celle de la capitale.

 

Enfin, il est savoureux que les grands contempteurs du « mille-feuilles territorial », au nom duquel ils avaient validé en 2010 la réforme Sarkozy fusionnant les régions et les départements (rien que cela !) viennent aujourd’hui donner des leçons de décentralisation à la gauche : Pierre Mauroy, récemment disparu, aurait sans doute apprécié cet hommage tardif.

 

Comprenne qui pourra.

 

Il ne suffit donc pas de se muer en petits télégraphistes de M. Copé et de critiquer sans retenue ni analyse un texte d’ailleurs non encore voté, pour bien mériter de la vie politique et de l’intérêt général. A Verrières comme ailleurs, les citoyens ont besoin d’informations et d’échanges, pas d’invectives et de manœuvres d’appareil.

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