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Le Colombier : Un cinéma très accessible… faut il en rire, ou en pleurer ?

Les sites culturels de Verrières sont très loin d'être accessibles aux personnes handicapées contrairement à ce qu'avance la municipalité.

On peut notamment constater que nous sommes une des seule ville d'Essonne à ne pas avoir de médiathèque/bibliothèque accessible à ces personnes. Finalement le seul établissement qui leur est accessible est le centre André Malraux, triste pour une ville de notre envergure...


 

Souvent, la réalité des faits vient démentir la portée des belles affirmations, fussent elles teintées de profondes convictions. Les mots sont alors vidés de tout leur sens. Dans le cas présent, elle vient pour le moins sérieusement les relativiser. Je n’ose imaginer que ce puisse être de la part du rédacteur de l’article de l’UPV de la mauvaise foi ; nous dirons simplement qu’il s’agit de maladresse, à moins que ce ne soit une analyse incomplète, ou alors un peu …précipitée et très partisane, au choix !

 

De quoi s’agit il ?

Sur le site de l’Union pour Verrières, tribune de la municipalité, on peut y lire un article surprenant (daté du 9 janvier) sur la salle de cinéma du Colombier. Extraits : « Le Colombier : un cinéma très accessible Dans le cadre de sa politique d’accessibilité, Verrières a en effet souhaité aller au-delà des normes et prescriptions réglementaires en permettant aux personnes handicapées d’accéder à la culture. Un équipement spécifique a donc été installé, permettant à la Ville de recevoir en février 2013 le 1erPrix de l’Innovation dans la catégorie Etablissements Recevant du Public.

Des installations innovantes

Dans le cadre du passage à la numérisation du cinéma le Colombier, la Ville a pris la décision d’innover en installant des dispositifs pour les malvoyants (audio description) et pour les malentendants (boucle audio). »

 

C’est alors que me revient en mémoire un évènement particulier, que je peux relater d’autant mieux que je l’ai vécu ; nous sommes en novembre, en semaine, un après midi ; attiré par un film à l’affiche, arrivé un peu en avance, je me suis installé dans la salle et attend tranquillement le début de la projection…peu de monde, quelques personnes, 5 ou 6 tout au plus ; la porte du bas de la scène à droite, s’entrouvre et laisse apparaitre un couple dont l’homme est en fauteuil roulant…Et là, soudainement, tout se complique ! ce qui aurait dû être pour eux un moment de détente devient tout à coup une épreuve, un casse tête ! comment faire pour grimper ces marches, ne pas être condamné à regarder son film le nez sur l’écran ? J’analyse rapidement la situation et propose mon aide pour tirer le fauteuil et son occupant à la rangée souhaitée. Dans le même temps, un employé du cinéma que je suppose être le projectionniste vient en renfort ; nous ne sommes pas trop de deux ! Puis il faut que l’homme quitte son fauteuil et puisse s’installer à une place dont l’accès n’est pas, bien sur, adaptée à son handicap. Avec précaution, méthode et participation active du couple, nous y arrivons finalement, mais non sans efforts. Cela étant fait, je rejoins ma place, après avoir été chaleureusement remercié. A la fin du film, l’employé du cinéma nous rejoint rapidement pour l’opération inverse ; je le remercie encore pour son aide. Ce ne doit pas être, malheureusement, la première fois !

 

Alors réfléchissons, ensembles : comment est ce possible, en 2014, alors que ce cinéma est construit depuis 1976, de ne pas avoir pensé à l’accès pour personnes à mobilité réduite ? Pourquoi ne pas avoir dégagé un budget et réalisé les aménagements nécessaires, sans attendre les obligations réglementaires ? Y avait il d’autres priorités, et dans ce cas, lesquelles ? En lisant cet article qui dresse des louanges sur la politique d’accessibilité du colombier impulsée par la municipalité en place, comment ne pas être surpris par le décalage avec la réalité ? Certes, installer des dispositifs pour malentendants et malvoyants est une idée louable par ailleurs récompensée, mais quid des personnes handicapées en fauteuil roulant ? Certes, on pourra toujours nous rétorquer que cela est prévu dans les travaux de rénovation à venir….mais n’aurait on pu commencer par là ? Doit on encore préciser que la loi régissant l’accessibilité des établissements recevant du public pour les personnes en situation de handicap date du 11 février 2005 et le décret d’application du 17 mai 2006 ? J’ose espérer que ces travaux sont planifiés, et que toutes les personnes en situation de handicap, sans distinction aucune, pourront enfin accéder librement à la culture, dans la dignité. Ce cinéma leur appartient, autant qu’à chacun d’entre nous ! Il est simplement regrettable qu’elles aient dû attendre si longtemps ! Alors seulement pourra t’on dire, écrire, revendiquer que notre cinéma est ACCESSIBLE. Pas avant !

 

Christian COPPE

 

Commentaires: 1 (Discussion fermée)
  • #1

    Marie-Odile (vendredi, 21 mars 2014 17:26)

    Le cinéma du Colombier, comme beaucoup d'infrastructures sur Verrières, a vieilli. Il faut le remettre aux normes, l'agrandir, le rénover...
    Cela peut prendre encore deux ou trois mandats pour cette majorité et son maire, en prétextant que chacun et chacun peut s'abonner à des chaines de cinéma, en attendant la fin des travaux.
    C'est ainsi, et cela dure depuis trop longtemps.
    Les dimanches électoraux ne se ressembleront pas toujours, il faudra bien renouveler les idées et les personnes. Alors n'attendons plus, agissons dès le 23 mars.