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Vilaine : la méthode, Acte II scène I

Comme vous le voyez à l'image, une entrée que vous reconnaîtrez peut être, existe pour les piétons et les vélos au niveau de la Vallée de la Bièvre faisant ainsi le lien entre Verrières et le quartier de Massy-Villaine. Ce passage est fréquemment utilisé par les lycéens de Fustel de Coulanges et par les riverains qui souhaitent effectuer leur trajet en profitant du cadre de la coulée verte. 

Toutefois, l'impasse débouchant sur ce passage est source de problèmes récurrents pour plusieurs riverains qui en ont fait part, à juste titre, à la municipalité. Le maire sortant a récemment adressé une réponse, par courrier en date du 28 février 2014, aux habitants des rues de Villaine et de Victor Hugo : « À la demande de certains d'entre vous, confrontés à l'augmentation des incivilités dans ce secteur de Verrières, j'ai le plaisir de vous informer de ma décision d'empêcher définitivement le passage des piétons en bout de la partie en impasse de la rue de Vilaine. Les Services Techniques travaillent d'ores et déjà sur ce sujet qui pourrait voir le jour rapidement. »


En  réaction à l’opposition de cette fermeture exprimée par les riverains du quartier, par courrier en date du 13 mars 2014, les habitants des rues de Villaine, de Victor Hugo et de Châteaubourg ont été conviés à une réunion publique « pour évoquer la vie de votre [leur] quartier et notamment les récents problèmes de sécurité ou les prochaines constructions sur la commune de Massy » le mercredi 2 avril à 19h en mairie. Cette réunion a été animée par M. DELORT, 4e adjoint, chargé des travaux, de la voirie et des bâtiments et Mme FOUCAULT, 1er adjoint, chargée de l’organisation générale et de la sécurité.


Au moins cinq problèmes majeurs se posent :


1. Incohérence : doit-on rappeler au maire que la concertation doit intervenir avant la décision ? Le principe étant d’associer les habitants pour mieux cibler les problématiques et la demande, et non pour recueillir les contestations d’une mauvaise décision prise de manière unilatérale. Dans cette optique, il paraîtrait grossier que le maire se félicite de cette démarche à contre-sens.


2. Illégalité : à titre introductif et afin d’exprimer le motif de la réunion,  M. Delort a lu le courrier  du plaignant. Son nom a été précisé ainsi que les noms et les numéros de rue des cosignataires de la plainte. Toutefois, la lecture en réunion publique d’un courrier adressé au maire en dévoilant le nom du destinataire, qui plus est absent, est une violation du secret de la correspondance. En vertu de l’article 432-9 du code pénal, « le fait, par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public, agissant dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de sa mission, d'ordonner, de commettre ou de faciliter, hors les cas prévus par la loi, le détournement, la suppression ou l'ouverture de correspondances ou la révélation du contenu de ces correspondances, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende ».


3. Amalgames : quels sont les problèmes posés par les prochaines constructions sur la commune de Massy ? Ce rapprochement entre les massicois et les problèmes sécuritaires qui peuvent se poser dans les quartiers verrièrois est dangereux. Bienheureusement une habitante du quartier est intervenue pour signifier que tous les massicois ne sont pas des voleurs et a appelé à la vigilance sur les propos qui peuvent être tenus et les liens de causalité qui peuvent être faits. Il appartient également aux élus de se montrer fermes sur ce sujet et non de le rappeler timidement une fois qu’un intervenant semble dériver dans sa prise de parole.


4. Incompétence : il a été concédé par un des élus coordinateurs de la réunion que le maire a pris la décision de fermer le passage menant à Massy en se basant sur le courrier excessif d’un riverain. Aussi, il apparaît clairement qu’aucune étude préalable n’a été menée en amont, aussi bien pour établir un constat de la situation, que pour trouver une solution alternative. Il est irresponsable de décider de murer un passage entre deux villes et de mettre un grillage d’une hauteur d’1m80 « pour ne pas obstruer la vue sur Massy » sans avoir approfondi la question.


5. Indiscipline : enfin, nous rappelons aux élus qu’ils sont tenus, lorsqu’ils s’expriment en cette qualité, de faire preuve de rigueur dans leur expression.  Ainsi, les agents de la B.A.C. ne sont pas « habillés comme des gangsters », dans des voitures pourries » (sic), mais circulent en civil dans des voitures banalisées.

 

La première réunion publique du nouveau mandat de Thomas Joly ne laisse pas présager le meilleur pour la suite. Derrière le « nouvel élan » annoncé se cache surtout des pratiques rétrogrades bien loin de l’intérêt général.

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Commentaires: 3
  • #1

    Pierre du Lac (lundi, 07 avril 2014 11:20)

    La lecture d'un courrier adressé au maire lors d'une réunion publique est tout simplement scandaleuse, j'espère que son destinataire ne manquera pas de le faire reconnaître. Quant au rapprochement de la délinquance avec Massy c'est sans commentaire.

  • #2

    Georges (lundi, 07 avril 2014 12:17)

    Ça commence bien ce mandat !
    Entre décision unilatérale précipitée sans examen des conséquences, lecture publique de document privé, et propos très déplacés à l'encontre des forces de police, ça fait trois belle bourdes en un temps record sur ce seul dossier !
    Comme, vu son ancienneté, on ne peut taxer l'equipe en place d'amateurisme, c'est sans doute simplement la marque d'un "mauvais esprit" déplorable et stupéfiant.
    Et accessoirement, que pense notre voisin le Maire de Massy de la stigmatisation des habitants de sa ville ?

  • #3

    Georges (lundi, 07 avril 2014 12:26)

    Sans vouloir comparer ce qui n'est pas comparable, je ne peux m'empêcher de penser, quand je vois l'aversion irrationnelle de certains habitants (et , pire, de certains édiles) de notre commune envers les habitants de la commune voisine, à certains massacres de sinistre mémoire en ce jour de commémoration ... La haine ne commencerait-elle pas par l'incompréhension et le mépris ?
    Je sais, j'exagère, nous sommes loin du conflit ethnique et il ne s'agit "que" de rejet social ...ou simplement, comme aurait dit Brassens, de la bêtise "d'imbéciles heureux qui sont nés quelque part".