Intercommunalité : dire la vérité et faire le choix de l'avenir 

Un rappel des faits s’impose au regard des éléments de langage et autres contre-vérités que Thomas Joly s’évertue à répéter.

Avec la loi MAPTAM de janvier 2014, premier volet de la réforme territoriale, le débat s’est ouvert sur l’intégration éventuelle de Verrières-le-Buisson à la Métropole du Grand Paris. Verrières-le-Buisson, ville essonnienne appartenant à une intercommunalité d’un autre département, à savoir les Hauts-de-Seine, a eu l’opportunité de se prononcer sur son rattachement intercommunal.

Un choix déterminant entre deux dynamiques territoriales

Le choix portait essentiellement sur deux options : 1) rester dans la Communauté d’agglomération des Hauts-de- Bièvres (CAHB), et donc rejoindre automatiquement la Métropole du Grand Paris, ou 2) faire le choix d’un ancrage vers l’Essonne, précisément vers le bassin autour de Massy et du Plateau de Saclay.

Notre ville avait donc à choisir entre deux zones de développement majeures en Ile-de-France. Toutefois, notre Maire, sans étiquette (sic), s’est illustré sur son manque criant de vision territoriale. Or, c’est précisément lors des grandes décisions que nous pouvons évaluer nos dirigeants et constater la différence édifiante entre opportunisme et convictions.

Pourquoi ne rejoignons-nous pas la Métropole du Grand Paris ?

Notre commune avait jusqu’au 30 septembre 2014 pour se prononcer sous la forme d’une délibération du Conseil municipal. Cependant, ce délai a été jugé trop court par le Maire. Aussi, à sa demande, une prolongation jusqu’au 30 novembre 2014 a été accordé par Marylise Lebranchu, Ministre de la décentralisation et de la fonction publique. Mais, le prolongement légal d’un tel délai est conditionné à la volonté du Parlement qui aurait dû voter un amendement le modifiant de manière rétroactive. Problème : la droite sénatoriale (et non la Ministre), comme le Maire le répète à l’envi, a refusé d’intégrer ce changement dans le projet de loi.

Résumons : alors que tous les bancs du Parlement (droite et gauche confondus) se sont accordés sur un schéma de bon sens, plaçant Verrières dans un ensemble de proximité, la majorité municipale mène un combat d’arrière garde pour rester dans la CAHB, au prix d’un flagrant reniement.

Une constance de la majorité municipale... dans les contradictions

En dehors des problèmes tenant aux délais législatifs, la motivation de la décision de la majorité municipale est contestable à bien des égards.

Tout d’abord, le Maire juge opportun que Verrières-le-Buisson intègre la Métropole du Grand Paris sur la base du prolongement du bilan de notre appartenance à la CAHB. Plus de dix ans pour voir aboutir le projet du Colombier...

Souvenons-nous des élections municipales : Thomas Joly avait fait circuler un tract nous prêtant l’intention, si nous l’emportions, de vouloir rejoindre la Métropole du Grand Paris. Cette métropole « aux compétences inconnues, ce futur monstre technocratique et administratif » qu’il a mis autant d’énergie à critiquer hier qu’à chercher à rejoindre aujourd’hui.

À rebours, Réussir Ensemble Verrières a toujours souhaité une consultation des citoyens comme cela s’est fait à Wissous, pourtant classée à droite : le Maire réélu a-t-il refusé de l’organiser, osant même expliquer à l’occasion d’une réunion publique en novembre 2014, que le sujet était trop complexe pour les verriérois. Nous vous laissons donc imaginer ce qu’il pense du référendum grec... Aussi, le maire a préféré avoir recours à un cabinet de « conseil » rémunéré sur les deniers publics, conseil que nous attendons toujours puisqu’aucun document n’a été publié...

Ultime argument : rejoindre une intercommunalité autour de Massy-Saclay serait se noyer dans le gigantisme (comme si le futur ensemble parisien n’était considérablement plus vaste !) et rien n’assurerait qu’on y détienne une vice-présidence : on comprend là l’intérêt personnel...

De plus, rouvrir la possibilité de candidater aurait permis à la MGP de faire « tache d’huile » en acceptant encore de nouvelles communes, ce que le Gouvernement ne souhaitait pas. Cette volonté permettant d’éviter de nouvelles incertitudes alors même que le temps est aujourd’hui limité, puisque c’est au 1er janvier 2016 que devront se mettre en place les territoires et la métropole.

Au demeurant, le « compromis des élus locaux » élaboré le 8 octobre 2014 n’a pas plus que le Parlement demandé notre intégration à la MGP. En revanche, il demandait une nouvelle possibilité d’adhésion que pour Orly, ceci afin de ne pas couper la plateforme aéroportuaire en deux.

Enfin, aucune des communes de l’ensemble Massy-Saclay n’a voté contre notre intégration dans cette future grande intercommunalité essonnienne, contrairement à ce que le Maire essaie de faire croire. Pire, il a refusé de collaborer avec les services, financiers notamment, des intercommunalités de Massy et Saclay, condition indispensable à la préparation de l’avenir.

Cette attitude aussi regrettable qu’irresponsable met aujourd’hui notre commune dans une situation d’instabilité patente car la majorité n’a ni envisagé, ni anticipé, une option en dehors de la Métropole du Grand Paris.

Précisons aussi que si nous nous sommes abstenus lors du conseil municipal de juin sur la motion présentée par la majorité en faveur d’une intégration à la MGP, ce fut par respect du vote déjà émis dans le même sens par la majorité le 27 novembre 2014 : ce n’est pas parce que cette expression majoritaire est à notre sens erronée qu’elle n’est pas légitime.

Le temps de l’avenir : avons-nous à regretter la Métropole du Grand Paris ?

Et maintenant ? Nous pouvons nous féliciter de ne pas rejoindre la Métropole du Grand Paris qui est en l’état une entité avec peu de moyens et peu de compétences pour peu d’ambitions. Ce constat tient notamment à la mésentente de certains élus locaux et aux conservatismes contre la répartition plus juste des finances locales. Par ailleurs, la CAHB sera demain l’intercommunalité du Grand Paris la moins avantagée financièrement...

Nous pouvons donc nous satisfaire de nous rapprocher du territoire d’avenir qu’est le Plateau de Saclay, dynamique, porteur de défis internationaux et qui concentre 20% de la recherche française. À la lumière de ces éléments, le manque d’ambition de la majorité municipale est un élément inquiétant pour les prochaines années.

Au travail pour construire la suite !

S’agissant de Réussir Ensemble Verrières, nous avons voté le 27 novembre 2014 contre l’intégration de Verrières- le-Buisson à la Métropole du Grand Paris. Comme nous l’avons souligné en conseil municipal, il s’agissait d’un choix d’orientation territoriale et les enjeux et équilibres se dessinaient relativement aisément : nous tourner vers le Grand Paris, et donc une intercommunalité déjà très urbanisée, ou vers le Plateau de Saclay, un territoire d’excellence, équilibrant villes et campagnes, dans lequel Verrières s’inscrit naturellement.

Enfin, comme promis lors des élections municipales, et en dépit de nos moyens limités, nous avions organisé une réunion publique et une consultation citoyenne sur le rattachement intercommunal de Verrières-le-Buisson. Résultats : 53,2% des exprimés ont souhaité que notre ville s’oriente vers une intercommunalité autour de Massy et du plateau de Saclay contre 16,7% vers la Métropole du Grand Paris.

L’heure n’est donc pas de faire des choix du 20ème siècle, avec des motivations du 19ème, pour refuser l’entrée dans le 21ème. Nous œuvrerons pour notre part afin que l’intégration de Verrières au sein de ce futur territoire s’effectue dans les meilleures conditions et rejaillisse sur notre commune de manière positive au cours de ces prochaines années.

Aurélia CHAUVEAUD-LAMBLING, Baptiste FOURNIER, Vincent HULIN, Michel YAHIEL et l'équipe de Réussir Ensemble Verrières