· 

L’urgence du dialogue

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de François Chérèque, homme de convictions, qui avait su faire de son engagement militant un mode de vie. Nous avions eu la chance de le recevoir à Verrières en 2013 dans le cadre d’une réunion publique sur l’évolution du travail. 

 

Privilégiant la négociation et le compromis, sans lesquels il ne peut y avoir de réformes durables, il fut un syndicaliste exigeant, puis eut à cœur de se mobiliser pour d’autres grandes causes, en particulier la lutte contre la pauvreté et, plus récemment la jeunesse, à travers l’Agence du service civique

En nous associant aujourd’hui à l’hommage général qui lui a été rendu, nous soulignons aussi que de telles valeurs prennent tout leur sens à la veille de grandes échéances politiques.

 

A l’heure des phrases provocantes, des propositions irréfléchies, des amalgames nauséabonds, il est indispensable de garder son idéal allié à un esprit de responsabilités. Dans ce contexte,  il est essentiel de peser ses mots pour éviter de créer des maux et la nécessité du dialogue doit être centrale dans notre manière d’aborder le débat public, en faisant appel à l’intelligence de chacun, dans le respect des opinions de tous.

 

L’échange est une arme majeure contre l’agressivité ambiante, qui est le plus souvent symptomatique d’une peur ou d’une ignorance. Cet échange devra se faire dans l’écoute, l’attention et le respect de l’autre : il n’est jamais un temps perdu, mais au contraire un temps gagné pour avancer collectivement, sur le plan local, dans le cadre professionnel, dans la vie associative ou citoyenne, comme c’est d’ailleurs le cas entre les nations au niveau international.  C’est dans cette optique que nous aborderons les débats qui vont jalonner cette année majeure pour l’avenir des Français.

 

Albert Camus écrivait que nous avions « remplacé le dialogue par le communiqué ». Il est indispensable aujourd’hui de retrouver cette voie du dialogue, au service de l’intérêt général.