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La nécessaire moralisation de la vie politique

Voir le vainqueur de la primaire de la droite et du centre être suspecté d’enrichissement personnel à l’occasion d’un incroyable feuilleton à rebondissement, tout en restant officiellement au moins soutenu par son parti politique, ne peut qu’interpeller l’ensemble des citoyens attachés à la démocratie. Cette situation ubuesque vient malheureusement nourrir la tentation extrémiste.

La justice étant saisie, et dans le respect de la présomption d’innocence, force est de constater que politiquement et moralement, le mal est fait et qu’il s’inscrit dans une trop longue série d’errements pour ne pas être profond.

 

C’est la République qui en sort abimée et nos institutions affaiblies. Dans un climat de défiance ainsi aggravé par l’inconscience de quelques-uns, le Front national espère en tirer les bénéfices, au moment même, curieux paradoxe, où sa candidate se retrouve mise en cause tout aussi gravement. A l’heure de la  « post-vérité », certains préfèrent la théorie du complot et, malheureusement,  semblent bien s’en porter.

 

La moralisation de la vie politique est une nécessité absolue afin de renouer le lien distendu et meurtri entre les citoyens et les élus qui, dans leur très grande majorité, n’ont jamais fauté et font tout simplement leur devoir.

 

L’exigence de transparence qui a été portée depuis 2012 avec une série de réformes de grande ampleur (création de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique, mise en place d’un Parquet national financier, publication du patrimoine des responsables publics, etc…) doit continuer de guider l’action du législateur en la matière et permettre que la France se rapproche encore plus  des standards qui ont cours dans les pays nordiques.  C’est la voie la plus sûre pour lutter contre les populismes, assurer le respect des institutions et par là même de l’idéal républicain.

 

 

A la veille d’un scrutin décisif, nous ne pouvons qu’appeler les Français à voter en connaissance de cause, en étant des citoyens avertis, juges en dernier ressort de la morale publique et civique qui constitue le legs républicain de notre histoire nationale.