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Arches de Noé ?

Décidément, les arches qui ornent désormais la rue d’Estienne d’Orves ne cessent d’intriguer. Sur le plan esthétique, convenons que leur allure générale – taille, couleur, forme- peut au moins être discutée, mais là n’est pas l’essentiel.

En effet, pour un coût nécessairement élevé compte tenu de la taille des ouvrages et des dépenses d’installation (pas loin de 200 000 euros), la question posée est celle des objectifs. Embellissement a priori non, attractivité commerciale renforcée, c’était en tout cas l’idée mise en avant pour justifier partielle dépense. Au risque de paraître rabat-joie, on peine toutefois à comprendre comment cette délimitation de la rue pourrait à elle seule être facteur de dynamisme économique, attirer un plus large public, mieux encore pallier comme par miracle la perte sèche de chiffre d’affaires que la grande majorité des commerçants a dû déplorer, depuis la mise en place des nouvelles règles de circulation.

 

Nous l’avons déjà écrit dans ces colonnes : ce qui manque au centre-ville de Verrières, c’est tout simplement d’exister. Les demi-mesures consistant à pénaliser le stationnement sur cette seule artère, à laisser ouverte la rue de l’Eglise quand les autres axes sont fermés, à maintenir la place de l’Hôtel de Ville dans un statut de vaste parking à ciel ouvert, tout cela ne nous vaut rien de bon : la sécurité routière n’est pas assurée, y compris pour les deux roues et nos enfants, la vie sociale a plutôt régressé comme chacun peut le constater durant certains week-end même ensoleillés, enfin nos commerces se portent mal, si ce n’est très mal. « HEO », artère si stratégique de notre commune, semble comme tétanisée : rue historique hier, artère encombrée mais vivante la voici devenue  une impasse urbanistique, sociale, économique.

 

 

Les arches n’y sont pour rien, mais n’y pourront rien. Délimiter l’espace  peut être pertinent, pourvu qu’il y ait un espace pensé, réfléchi, organisé sur la base des besoins, pour tirer tout le potentiel d’un site qui n’en est pas dépourvu. Nous espérons que ces questions essentielles d’aménagement pourront être remises sérieusement sur le métier, dans un esprit de concertation, car l’avenir se joue aussi à l ‘échelon local.