Une motion, proposée par la majorité, que nous avons soutenue sans aucune hésitation et avec force. L'enjeu climatique et
environnemental est de plus en plus urgent et crucial, et il nécessite des gestes forts et volontaristes. Nous avons d'ailleurs, en séance, fait nôtres les mots du Maire : chacun doit prendre
sa part dans ce combat difficile.
Mais... Car il y a un "mais".
Voter une telle motion le 17 décembre 2018, en Conseil Municipal de Verrières-le-Buisson avait un caractère bien particulier. Car nous y votions
également, quelques minutes auparavant, le budget prévisionnel 2019 et les subventions aux associations de notre ville. Et, dans les propositions qui nous ont été faites, le constat est sans
appel : le compte climatique n'y est pas... Les actes et décisions de notre assemblée ne sont pas à la hauteur de l'enjeu. Et si chacun doit prendre sa part, nous ne pouvons
que constater que notre commune ne prend pas celle que nous considérons être la sienne.
Dans notre budget 2018 et les prévisions pour 2019, où sont les actions contre le changement climatique ? Où sont les projets
facilitant les circulations douces ? Quels bâtiments publics ont été repris pour améliorer leur consommation énergétique ou produire des énergies renouvelables ? Quels projets citoyens et
associatifs en faveur du climat sont soutenus ? Plus globalement, a-t-on seulement étudié ou évalué l'impact d'un tel budget sur le climat : positif, négatif, neutre ?
Et plus précisément, pour concrétiser les choses, citons un seul exemple : l'Espace Bernard Mantienne. Comme nous l'avons rappelé, il nous
semble que cet équipement est de bon niveau du point de vue de l'offre culturelle. Mais sur le plan environnemental, on en est bien loin. Davantage d'artificialisation des surfaces, des
arbres coupés et remplacés par des arbres en pots métalliques (véritables étuves pour les périodes estivales à venir), pas de végétalisation du bâti, pas ou peu d'utilisation d'énergie
renouvelables. Tout ceci dans un contexte où le centre ville est devenu un espace minéralisé où la voiture reste la reine, ou les travaux de voirie ne prévoient jamais de pistes cyclables,
etc.
Nous l'avons répété, et nous l'assumons : notre discours au moment du vote de cette motion n'avait rien de politicien et
nous ne cherchions pas jouer le jeu de l'opposition contre la majorité. L'enjeu est trop important pour cela. Nous cherchions uniquement à tirer la sonnette d'alarme : si nos
paroles sont fortes, notamment avec le vote de cette motion, nos actes ne le sont pas, loin de là. Il faut une prise de conscience et prendre la mesure de notre
responsabilité.
La réponse qui nous a été faite n'est pas de nature à nous rassurer. "On peut en faire toujours plus, mais nous en faisons déjà
beaucoup". Le même discours que celui entendu régulièrement au niveau des Etats, et notamment au cours de la COP24 de Katowice ces dernières semaines. Discours qui permet de renvoyer
les autres à leur responsabilité tout en justifiant de ne pas réellement agir comme il se doit.
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