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PLU : La majorité s'est obstinée

Le vote du projet de révision de PLU de la majorité a donc eu lieu lors du conseil municipal du 18 mars dernier. Un vote venant marquer la fin d'un laborieux processus, marqué du sceau de l'amateurisme et de l'isolement total de la majorité vis à vis des citoyen-ne-s de notre ville.

 

Comme on pouvait s'y attendre, le public était très nombreux. La majorité nous ayant refusé de délocaliser le conseil dans une salle permettant d'accueillir les spectateurs dans de bonnes conditions, il a fallu que la majeure partie des personnes présentes restent pendant plusieurs heures debout dans un couloir ou entre deux portes. Une situation indigne, qui entache bien entendu le déroulement de cette séance qui restera de triste mémoire.

 

Sur le fond, malheureusement, aucune surprise : la majorité a encore démontré tout l'enfermement dont elle a fait preuve depuis le début de cette révision du PLU. En passant même un nouveau cap dans le manque de courage politique : au lieu d'assumer le fait de ne pas soutenir le document proposé, les quelques élus de la majorité qui ont décidé de s'abstenir se sont justifié en invoquant la pression insupportable de la loi, le fait que 20% de logements sociaux était un bon objectif mais que 25% est hors d’atteinte... Comme souvent, c'est donc la faute des autres et notamment de l’Etat, Verrières étant présentée comme une petite ville sans défense et dépourvue de tout moyen. On ne peut qu'être émus par cette malheureuse majorité, contrainte et comme isolée parmi 36 000 autres collectivités, de respecter la loi. Et ainsi empêchée de mener la politique miraculeuse dont elle serait capable.

 

Nous avons donc été les quatre seuls élus à voter contre ce projet de révision. Tous les autres ont décidé de soutenir (avec "enthousiasme", pour certains) ou de s'abstenir sur ce document qui ne fait en rien la démonstration qu'il permet à notre ville d'atteindre les objectifs d'emploi et de logements qui lui incombent, ainsi que le rapport cinglant du commissaire enquêteur l’a relevé avec force.

 

 

Pire : les études sur les périmètres qui doivent accueillir les logements étant encore en cours, personne n'a la moindre idée des conséquences  environnementales, économiques ou sociales des constructions prévues : ainsi par exemple, qui peut croire que la commune aura les moyens d’indemniser tous les propriétaires du périmètre du Bd Foch et, plus encore, les entreprises de la ZAC des Petits Ruisseaux ?

 

 

 

En votant le PLU, la majorité s'est donc piégée elle-même : si les études démontrent que le prix à payer pour la construction des logements prévus est trop élevé, soit notre ville sera dans l'obligation de ne pas respecter la loi, soit nous devrons trouver des alternatives en urgence au lieu de le faire sereinement dès maintenant. Et dans tous les cas, ce PLU bâclé, voté à la va-vite avant que les études nécessaires ne soient rendues, sera à remiser au magasin des accessoires.

 

 

 

Nous n'avons pourtant demandé que du temps : celui de terminer les études en cours afin de disposer des informations indispensables, tout en mettant à profit cette période pour véritablement se concerter sur des pistes alternatives en matière de construction de logement social. Le sujet est certes complexe, mais cela aurait été la seule position responsable à tenir. Et le rôle des élus est de savoir affronter la complexité, quand l’intérêt général est en jeu.

 

Mais ce vote, discutable sur la forme, catastrophique sur le fond, n'est pas la fin du processus : donnons-nous rendez-vous lorsque les études de faisabilité seront prêtes, lors de la présentation des projets de construction sur les périmètres de projet ou les OAP... 

Bref, continuons à être vigilants : si la majorité ne revient pas à la raison, nous serons malgré tout de plus en plus nombreux à prendre part aux débats sur l'avenir de notre ville et à y travailler.

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