Nous avons sollicité, par courrier du 21 avril, la tenue d'un conseil municipal en ligne en cette période de crise afin de faire le point sur la situation actuelle et les étapes à venir.
Notre objectif était d'avoir – enfin - un échange transparent sur l’état des lieux de notre ville face au coronavirus et des réponses à nos questions portant sur la propagation de la Covid-19, a situation des plus fragiles en particulier, la mobilisation des services municipaux, le soutien aux commerçants, artisans et entreprises et enfin sur l'impact budgétaire des actions passées et à venir.
Si, comme tous les Verriérois, nous avions tant de questions en suspens, c'est tout simplement parce nous n'avons jusqu'ici jamais été associés à aucune décision ni discussion. Nous avons, dès le 16 mars, informé le Maire de notre disponibilité pour aider et participer à une éventuelle cellule de crise, en vain. Pour la Majorité municipale, même pendant une crise aussi grave, les bonnes volontés ne sont les bienvenues que lorsqu’elles émanent de ses seuls rangs.
Au terme de ce conseil, bien peu de réponses malgré 2h de présentations sur la situation et les actions déjà connues entreprises par les services de la ville, dont nous avons de nouveau salué le dévouement exemplaire. Rien sur les difficultés restant à résoudre, rien sur l’impact de la crise sanitaire sur la situation sociale, rien sur l’évolution dans le temps de la propagation du coronavirus. Rien non plus sur la préparation du déconfinement, que ce soit en matière de transports, d’accueil des enfants dans les écoles et les crèches, de soutien aux commerces, entreprises et associations …
Nous vous invitons à juger par vous-même en vous reportant à la vidéo de cette séance.
Les délibérations qui ont suivi n'ont pas permis d'en savoir plus. Nous avons soutenu celles qui permettaient d'agir dans cette période compliquée ou de valoriser les fonctionnaires pour leur remarquable travail, à travers une prime. Sur ce dernier point, si nous soutenons le principe sans aucune restriction, le manque de précision sur les critères permettant de déterminer quels agents pourront en bénéficier, nous conduira à être vigilants sur sa mise en œuvre.
Dans un tout autre registre, revenons sur un aspect de ce conseil municipal qui a probablement surpris bon nombre de spectateurs : les commentaires en direct sur Facebook, très nombreux, dont certains sur des sujets assez éloignés de ceux abordés pendant le conseil. Renseignements pris, ils sont liés à un conflit en cours entre François-Guy Trébulle et des étudiants de l'Université Paris I sur les modalités d'examen de fin de semestre. Certains étudiants ont fait de cette réunion du conseil municipal une tribune de leurs revendications. Vous ne pourrez pas en prendre connaissance : la vidéo du conseil municipal a été supprimée par la ville dès le conseil terminé, ce qui est une première.
Pour terminer, il nous semble important de revenir sur la seule proposition qui nous a été faite dans cette crise : celle de participer à la distribution des masques jetables du 8 mai dernier (à celle-ci uniquement, et non pas à celles à destination des usagers des transports, des commerçants, des maisons de retraite et EHPAD, etc.).
Nous avons considéré qu'il n'existait pas, en la matière, de solution parfaite, mais que celle consistant à inciter les Verriéroises et les Verriérois à se déplacer nombreux, sur une plage horaire réduite, pour récupérer des masques jetables nous paraissait risquée et inadaptée à la période, 3 jours avant le début annoncé du déconfinement, l'Essonne étant en zone rouge. C’était un bien grand risque à faire courir à nos concitoyens pour des masques jetables, utilisables quelques heures tout au plus, alors que le message partagés par tous les responsables reste celui de la prudence, même en phase de déconfinement.
Nous avons fait part au Maire de cette inquiétude et avons sollicité un échange afin d'adapter les modalités de cette distribution. Nous avons proposé de participer à une distribution dans les boîtes aux lettres, choix que d’autres communes ont fait. Mais nous nous sommes encore heurtés à une fin de non-recevoir : la méthode était imposée par la majorité, à prendre ou à laisser. Nous avons donc, en responsabilité, décidé de laisser...
Ce qui s'est passé le 8 mai après-midi nous a confortés dans nos réserves et inquiétudes. En plein confinement, jamais autant de personnes ne s'étaient trouvées dans les rues, et ce à l'invitation de la ville, qui aurait dû au contraire être garante des règles de confinement et inciter à la prudence.
Une autre distribution de masques, lavables cette fois-ci, semble prévue dans quelques jours. Nous sommes à nouveau ouverts à échanger sur les modalités les plus adaptées pour celles-ci, sur la base de l'expérience de la précédente.
Il est encore possible d'agir collectivement et en responsabilité. Nous y sommes prêts. Peut-être serons nous, cette fois, enfin écoutés.