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Tribune du mensuel de décembre 2020

Une municipalités aux abonnés absents.

La commune de Verrières est-elle encore gouvernée ?

 

On peut se le demander : le Conseil municipal est en sommeil depuis fin juillet, tandis que les commissions se tiennent par intermittence et uniquement en tant que chambre d’enregistrement. Les moyens techniques, d’ailleurs déjà expérimentés ces derniers mois, permettent de se réunir à distance et de travailler dans des conditions presque normales, y compris lorsqu’une question fait débat et provoque plusieurs interventions. En outre, rien n’empêche le maire et ses adjoints de communiquer, au moins pour information, en direction des élus, sans omettre - comme la mauvaise habitude en a été prise depuis trop longtemps - ceux de l’opposition le plus souvent ignorés. Tout porte à croire que la majorité s’accommode du contexte et pourrait, à l’extrême, limiter les séances du conseil au strict minimum que la légalité impose.

Or, « l’exercice solitaire du pouvoir » fait rarement bon ménage avec la démocratie. Et c’est précisément parce que la période est exceptionnelle, sur fond de crise sanitaire majeure, qu’il faut veiller à resserrer les liens, à éclairer la population, à débattre des efforts collectifs à mener, entre autres. Ceci permettrait d’ailleurs de contenir les rumeurs, d’alerter tout autant que de rassurer, selon les besoins, en se fondant sur des données précises et incontestables.

Ainsi, nous maintenons qu’il est parfaitement anormal d’être privés de toute information sur les impacts réels de la pandémie à Verrières-le-Buisson : sans évidemment enfreindre le secret médical et la protection des personnes, personne n’est actuellement capable de cerner la situation dans nos maisons de retraite et au-delà, d’identifier les mesures à prendre en fonction des enjeux, y compris à l’égard des victimes économiques et sociales du coronavirus, particuliers ou professionnels (associations, commerces...).

Mais, pour y parvenir, il faudrait changer de logiciel : sortir de l’entre soi, concerter plus que jamais, jouer collectif et non pas individuel. Bref, rentrer un tant soit peu dans le XXIème siècle en pratique et pas seulement dans les annonces et les discours.

 

Il parait que, dans la sphère publique, les crises ont des vertus. En particulier, celle de révéler les tempéraments et les responsables d’avenir : mais,  tels sœur Anne, nous ne voyons décidément rien venir sous notre latitude.